La Coca Loca Company

A la atención de

Sr. Enrique Javier Cornejo Ramírez

Ministro de Transportes y Comunicaciones (MTC)

Lima, Perú

Señor Ministro,

Reporteros sin Fronteras, organización internacional de defensa de la libertad de prensa, se sorprende con el silencio objetado por el Ministerio de Transportes y Comunicaciones (MTC) tras la solicitud de reapertura de la emisora de la radioLa Voz de Bagua Grande (leer el comunicado del 15 de junio de 2009). El pasado 8 de junio, Usted revocó la licencia de difusión de la emisora, acusada de "incitación" a las revueltas que en ese momento agitaron la provincia de Amazonas y causaron la muerte de 34 personas.

El abogado de La Voz, Roberto Pereira, dio una respuesta pública, el 21 de junio, a los motivos invocados por su administració n para cerrar ese medio de comunicación. A nivel técnico, constatamos con él que la "ausencia de homologación" y "la difusión en un lugar no autorizado" son argumentos infundados. En efecto, no se puede afirmar que la emisora no respetó el plazo de homologación de su frecuencia, comprendido entre el 15 de marzo de 2008 y el 15 de marzo de 2009, cuando esta frecuencia acababa de obtener su certificación el 25 de febrero de 2009.

No podemos excluir pues que La Voz fuese objeto de una sanción política. En efecto, el 5 de junio en Bagua Grande, al igual que lo hizo La Voz, la emisora nacional Radio Programas del Perú (RPP) abrió su antena a los actores del conflicto. Le concedió la palabra en particular a un grupo de nativos que secuestraron a doce policías y amenazaron en vivo con ejecutarlos. Nunca se sancionó a RPP por ello. Que se haga con La Voz demuestra un trato discriminatorio. También es por lo que nos preocupan las declaraciones de su colega del Interior, Mercedes Cabanillas, respecto a La Voz y Radio Oriente.

A la espera de su respuesta, que nos comprometemos a publicar llegado el caso, reciba un cordial saludo.

Jean-François Julliard

Mr. Enrique Javier Cornejo Ramírez

Minister of Transport and Communications

Lima, Peru

Dear Minister,

Reporters Without Borders, an organisation that defends press freedom worldwide, is amazed by the transport and communications ministry's silence in response to the call for the reopening of radio La Voz de Bagua Grande (see 15 June release). You cancelled the station's licence on 8 June, accusing it of inciting rioting in Amazonas province in which 34 people died.

La Voz's lawyer, Roberto Pereira, publicly responded on 21 June to the reasons given by your ministry for its closure. We agree with Peireira that the technical grounds - "lack of approval" and "broadcasting from an unauthorised location" - do not hold up. You cannot claim the station did not respect the period for getting its frequency approved, from 15 March 2008 to 15 March 2009, as the frequency was certified on 25 February 2009.

And La Voz already explained to you on 29 January, citing a letter from the Utcubamba town hall, why it had to move from its original location. At the time, the change of location did not pose any obstacle to the station's authorisation to broadcast. Why should the opposite be the case now?

Punishing La Voz is therefore discriminatory. This is also why we are worried by the comments made at the time by your interior ministry colleague, Mercedes Cabanillas, about La Voz and Radio Oriente.

We look forward to receiving your reply, which we promise to publish on our website.

Respectfully,

Jean-François Julliard

A l'attention de

Monsieur Enrique Javier Cornejo Ramírez

Ministre des Transports et des Communications (MTC)

Lima, Pérou

Monsieur le Ministre,

Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, s'étonne du silence opposé par le ministère des Transports et des Communications (MTC) à la demande de réouverture de la station de radio La Voz de Bagua Grande (lire le communiqué du 15 juin 2009). Le 8 juin dernier, vous avez révoqué la licence de diffusion de la station, accusée d'"incitation" aux émeutes qui ont à l'époque agité la province d'Amazonas et causé la mort de 34 personnes.

L'avocat de La Voz, Roberto Pereira, a répondu publiquement, le 21 juin, aux motifs invoqués par votre administration pour fermer ce média. Au plan technique, nous constatons avec lui que "l'absence d'homologation" et "la diffusion dans un lieu non autorisé" sont des arguments infondés. En effet, vous ne pouvez soutenir que la station n'a pas respecté le délai d'homologation de sa fréquence, compris entre le 15 mars 2008 et le 15 mars 2009, alors que cette fréquence venait d'obtenir sa certification le 25 février 2009.

D'autre part, le 29 janvier, la direction de La Voz, à l'appui d'une lettre de la municipalité d'Utcubamba, vous a exprimé les raisons pour lesquelles son site d'implantation initial n'avait pu être retenu. Cette modification n'a, à l'époque, pas fait obstacle à l'autorisation d'émettre. Pourquoi le contraire serait-il vrai aujourd'hui ?

Nous ne pouvons donc exclure que La Voz ait fait l'objet d'une sanction politique.En effet, le 5 juin à Bagua Grande, la station nationale Radio Programas del Perú(RPP) a, de la même manière que La Voz, ouvert son antenne aux acteurs du conflit. Elle a notamment donné la parole à un groupe de natifs qui avaient séquestré douze policiers et menacé en direct de les exécuter. Jamais RPP n'a été sanctionnée pour cela. Que La Voz le soit témoigne d'un traitement discriminatoire. C'est également pourquoi nous sommes inquiets des déclarations formulées à l'époque par votre collègue de l'Intérieur, Mercedes Cabanillas, visant La Voz et Radio Oriente.

Dans l'attente de votre réponse, que nous nous engageons à publier le cas échéant, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma haute considération.

Jean-François Julliard

Despacho Américas / Americas desk

Reporters sans frontières

47, rue Vivienne

75002 Paris - France

tél. : +33 (0) 1 44 83 84 68

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   / americas@

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Fuente: Cristina Castello